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J'aurais pu m'appeler Marcel
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J'allaite encore et alors ? Vos témoignages #6 "L'allaitement avec un bébé qui souffre de RGO"

J'allaite encore et alors ? Vos témoignages #6 "L'allaitement avec un bébé qui souffre de RGO"

Source Pinterest.

Source Pinterest.

Bonjour, Florence,

 

Quelle belle initiative de réunir sur votre joli blog les témoignages de mamans allaitantes! Quelle aide précieuse pour les mamans! Merci!  

Maman d’Alice, bientôt 3 ans, et de Marcus, 4 mois, je poursuis avec plaisir mon deuxième allaitement, ce n’était pourtant pas gagné sur le papier

Il y a beaucoup à dire, pardon d’avance pour le pavé!

J’ai allaité Alice pendant deux ans et, bien loin de l’image positive que je voulais montrer, cet allaitement a été ponctué de beaucoup de difficultés et s’est terminé très douloureusement. 

Avant même d’avoir Alice, je savais que je voulais allaiter. D’abord, j’avais vu ma mère allaiter ma sœur, comme elle l’avait fait pour ses trois autres enfants, et puis j’ai vu ma sœur allaiter ses deux premiers enfants. Je ne m’étais jamais posé la question du biberon, et quand j’ai appris ma grossesse, c’était clair, simple, limpide : moi aussi, j’allaiterais mon bébé. 

Alors pour être au top, j’ai dévoré un livre sur la façon de bien allaiter son enfant, et j’avoue qu’il m’a été très utile, particulièrement à la maternité. Pour moi qui n’ai pas tellement confiance en moi, ce petit livre m’a été d’un grand secours pour les premières mises au sein, etc.

Je me souviens très bien de la première tétée, un instant unique, magique !

Mais la première nuit a été un calvaire, et après ma montée de lait, dès le lendemain, ma fille n’a cessé de pleurer, jour et nuit... 

Après m’être renseignée auprès de la LLL, nous avons appris que notre petite Alice souffrait de reflux gastro-œsophagiens, RGO dans le jargon médical, et que la cause probable de ses souffrances était un réflexe fort d’éjection de mon lait qui arrivait trop vite dans sa gorge, remplissait trop son estomac et lui causait ces terribles remontées gastriques jusqu’à lui brûler en partie l’œsophage... Bref, c’était horrible à tous points de vue, mon bébé souffraijour et nuit, rien ne l’apaisait, et en plus, c’était de ma faute

 Alice a eu un traitement à un mois, donné en principe pour soigner les ulcères de l’estomac, mais elle souffrait toujours beaucoup.

 

Je pensais sincèrement abandonner, mais c’est une spécialiste de la lactation que j’ai fini par contacter qui m’a donné la solution : je produisais en fait trop de lait, il fallait que je vide mon sein avant chaque tétée jusqu’à ce que le réflexe fort diminue, puis que je donne le même sein à mon bébé jusqu’à ce qu’il soit vide, et je devais recommencer avec l’autre. C’était plutôt contraignant.

 

C’est ce que j’ai fait, et en un clin d’œil, tout s’est rétabli, ma fille ne pleurait plus et mon allaitement devenait un plaisir. Cette mésaventure aura duré quatre mois.

Les mois passent, j’aime allaiter mon bébé et je prends de l’assurance face aux regards parfois désapprobateurs, je passe au-dessus des remarques désagréables ou maladroites, et moi qui ne pensais allaiter mon bébé que quelques mois, je me lance avec joie et fierté dans « la Voie lactée » de l’allaitement long.

Mais voilà, passé treize ou quatorze mois, je me lasse des nuits courtes où Alice réclame toujours le sein pour se rendormir, j’assume un peu moins le regard des autres, et je me lasse des petites réflexions. Je décide de me tourner de nouveau vers la LLL pour que l’on m’aide à en finir avec cet allaitement qui ne me correspond plus. 

 

Mais mes interlocutrices m’incitent à continuer, me demandent « pourquoi arrêter? », et à coup d’arguments solides pour que je continue à allaiter mon enfant, réussissent à me persuader que c’est ce qu’il y a de mieux à faire, alors je l’ai fait!Oui, seulement, petit Marcus est en route, et mes nuits entrecoupées m’épuisent et mes seins sont si douloureux, je vous passe les détails de la fin de cet allaitement, ce fut juste un déchirement indéfinissable pour nous deux... 

 

Et puis arrive Marcus, et même si je souhaite l’allaiter un peu, je me dis très tôt qu’il prendra aussi les biberons et que je ne l’allaiterai pas aussi longtemps que notre Alice.

Les débuts sont les mêmes qu’avec Alice, et je suis fatiguée, lui, il souffre, moi j’ai peur, et ce trop-plein de lait me fait souffrir. Cette fois-ci, pas question de passer deux heures à vider mes seins, à tirer mon lait, etc., alors nous décidons qu’il prendra le biberon en alternance. Ma sœur a allaité ses jumeaux de cette façon, et avec les conseils de mon entourage, je me lance dans l’allaitement mixte en plus de ne donner que le même sein plusieurs fois, puis l’autre, pour atténuer ma lactation... Un mois à peine passe, et le procédé porte ses fruits, mon bébé n’a plus de reflux excessifs, mes seins produisent juste ce qu’il faut de lait, et mon plaisir d’allaiter pointe de nouveau son nez... Et voilà, quatre mois d’allaitement, plus de biberons et que du bonheur, je suis fière et je m’assume pleinement dans cet allaitement (le papa aimait bien donner le bib, mais bon).

 

Avec du recul, je sais qu’il faut savoir s’écouter autant que l’on est attentifaux besoins de notre enfant, l’un ne va pas sans l’autre! Je ne regrette pas l’allaitement d’Alice, c’est mon premier bébé, ma première expérience. Grâce à elle, je sais à présent où je vais, et le message que je souhaite vous adresser, c’est de ne pas vous oublier, les mamans sont aussi importantes que les bébés.

 

@alicepetitepomme 

Charlotte, 29 ans, maman d’Alice et de Marcus  

 

Avoir un bébé qui souffre de RGO n'est pas simple et on peut se sentir totalement désemparé devant notre bébé qui pleure depuis des heures et qui semble inconsolable ! Alors merci Charlotte pour ton témoignage! Tes mots sont justes et je suis totalement d'accord avec toi, il ne faut pas s'oublier ! 

Je vous souhaite une douce et belle soirée ! 

Je vous embrasse ! 

Flo.